vendredi, avril 10, 2009

VENDREDI SAINT ! LES SAINTS DE QUI PARLE-T-ON ?

Les seins des madames ? La fille de ma soeur, Lauriane, a posé cette question tout naturellement à sa mère l'autre jour à l'Église. Elles assistaient au Baptême de l'enfant d'une amie et le prête répétait sans cesse "au nom de l'esprit saint, de tous les saints etc. " Les seins de qui au fait parle-t-on ? J'ai tellement trouvé la question pertinente et réfléchie. Vous comprendrez que Lauriane n'a pas encore été contaminée à la religion catholique... D'ailleurs, j'espère qu'elle ne le sera jamais.

J'ose croire que cela est possible, en 2009, de penser que l'on puisse vivre sans religion. Ce qui est inquiétant dans tout cela est de savoir comment allons-nous nous expliquer les choses maintenant ? Rien dans la vie n'est jamais tout mauvais ou tout bon. Ce qu'il y avait de bon dans la religion c'était les histoires souvent remplies de sens et de valeurs auxquelles, pour ma part, j'adhérais. Ce qu'il y avait de moins bon dans cette religion catholique c'était souvent ces histoires qui, trop souvent remplies de culpabilité et de condamnation, me rendaient complètement confuse et à l'envers. La réalité demeure la même, comment expliquer ce qui ne s'explique pas ? D'abord, faut-il tenter de tout expliquer ? L'important n'est peut-être pas de donner réponse à tout ce qui arrive, l'essentiel serait plutôt de construire du sens autour de ce qui se produit.

J'ai souvenir encore de la nuit o
ù j'ai été sauvée de cette peur terrible que j'avais d'être seule dans ma chambre quand j'étais enfant. Chaque soir, lorsque je me retrouvais seule dans mon lit, la panique me prenait... Pendant des années, j'ai pris mes couvertures et me suis faufilée dans la chambre de mon père et de ma mère afin d'y trouver le repos. Si ce n'avait été du découragement de mes parents, peut-être y serais-je encore. Pour toutes sortes de raisons, lorsque la nuit arrivait, je sentais le monde autour de moi s'éteindre. Puisque la nuit les gens dormaient, j'avais l'impression que plus rien n'existait...plus rien à part MOI. Chaque soir la même histoire recommencait dans ma tête et elle débutait toujours ainsi, Seigneur...faites que ! Et elle pouvait se poursuivre jusqu'aux petites heures. Faites que demain matin les gens que j'aime soient là. S'il-vous-plaît, veille sur mon père, ma mère, ma soeur, mes tantes, mes cousins et cousines, mes amis, et leur parents, mes voisins, la madame gentille à l'épicerie, ses enfants etc. Je lui demandais aussi chaque fois de me pardonner pour ce que j'avais fait ou non. Pour ce que j'avais dit ou non, ce que j'avais pensé et pouvais penser demain...Vous vous imaginez le portrait ! Et là, la peur arrivait, en même temps que la culpabilité m'envahissait. Et oui, peur d'oublier quelqu'un et coupable des pensées que je pouvais avoir en tête ...

Une nuit j'en ai eu assez.
J'ai appelé DIEU et j'ai je lui ai honnêtement parlé. Seigneur, je ne pourrai plus venir chaque soir parler avec toi...J'ai besoin de dormir tranquille et mon père est en train de virer de fou de me voir arriver chaque nuit dans sa chambre. Je sais que vous aimez parler avec moi, mais ce n'est pas que je ne vous aime pas...mais je trouve trop compliquer de penser autant juste avant de m'endormir. Je ne crois pas que je puisse vraiment aider quelqu'un en restant toute la nuit à penser à lui ou à l'AUTRE ! Pendant ce temps, c'est moi qui en souffre, car je trouve trop difficile de fermer l'oeil en imaginant oublier quelqu'un. J'ai une entente à faire avec toi avant de terminer cette dernière conversation. Puisque lorsque nous parlons toute la nuit ensemble, nous sommes deux à rester éveillés, j'ai pensé que je ne servais plus à rien maintenant . J'aimerais que tu assures la relève. Je sais que tu connais maintenant tout le monde et qu'avec le temps tu as appris à me connaître. J'ai confiance que tu n'oublieras pas personne et que tu seras toujours là pour veiller sur moi. Seigneur, une dernière chose que je tiens à te dire, toute ces années à jaser avec toi, j'aurais vraiment apprécié entendre le son de ta voix au moins une fois...

En fait, c'est aussi ça qui m'a fait réfléchir, pourquoi est-ce que je continuerais à parler toute seule. J'ai réalisé que je n'avais auncun moyen de savoir si le Seigneur était là tout ce temps quand je lui parlais... Du coup, je me suis dis, peut-être n'a-t-il jamais été là ??? À ce moment la peur est revenue...mon coeur s'est mis à battre très fort, j'ai cru même qu'il allait sortir de ma poitrine. À ce moment j'ai fait un test, je l'ai appelé...Seigneur j'ai besoin de toi, je crois que mon coeur va cesser de battre...Seigneur, Seigneur, je criais de plus en plus fort et là je me suis dis comment vais-je l'entendre si je crie ? J'ai arrêter de parler, j'ai tendu l'oreille, j'ai calmé ma respiration, car même elle faisait tant de bruit que je n'aurais pu l'entendre...Je me suis tellement calmée qu'on aurait pu entendre une mouche voler...Et là, à voix basse, j'ai dit Seigneur...es-tu là ? LE PLUS GRAND SILENCE QUE JE N'AVAIS JAMAIS EU L'OCCASION D'ENTENDRE S'EST FAIT ENTENDRE ! Rien, pas de son, pas d'image ! Encore une fois, j'étais seule dans cette chambre et je me sentais seule au monde, mais pour la première fois de ma vie, je me sentais forte, car je ne m'étais pas levée pour aller rejoindre mes parents lorsque mon coeur voulait sortir de ma potrine. Pour la première fois de ma vie, j'étais restée là, calme et silencieuse. Pour la première fois de ma vie, le vide ne me faisait plus peur. Avant de fermer les yeux, je me souviens avoir dit, Seigneur, Dieu, Jésus que tu exsites ou non, maintenant je sais que la meilleure personne pour me calmer c'est moi. À partir d'aujourd'hui, je veux que tu saches que je suis une bonne personne et que je ferai que le bien sur la terre et que je prie une fois pour toute la vie pour ceux et celles que j'aime ! À Dieu !

1 commentaire:

claude a dit...

Des religieux (pas tous !) n'ont pas su transmettre correctement la confiance, la miséricorde, la bonté, l'amour de Dieu.

Pour des raisons purement humaines, ils ont préféré mettre l'accent sur un aspect terrifiant de Dieu.

En faisant cela, ils oubliaient qu'ils étaient eux-mêmes pécheurs.

Nous avons le bonheur d'aimer un Dieu, né bébé - qui dépendait de sa mère et de son père pour son existence.

Il a aussi donné sa vie pour que nous ayons la vie éternelle.

Essayons de vivre de manière à ne pas nous montrer ingrat pour ce don incommensurable.

Bien à vous